22 novembre 2024
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DAUBIE Julie-Victoire

Journaliste française (1824-1874)

// Un insatiable besoin d’apprendre

Issue de la petite bourgeoisie, Julie-Victoire Daubié fréquente régulièrement la classe ouvrière locale dont elle s’imprègne.

En 1844, à l’âge de 20 ans, elle obtient le “certificat de capacité“, unique diplôme d’enseignement alors accessible aux femmes. Il lui permet d’exercer en tant que préceptrice dans des familles de la région ainsi qu’en Allemagne.

Persévérante et surtout ayant une soif illimitée de connaissances, elle apprend le grec et le latin auprès de son frère prêtre et s’inscrit aux cours du Muséum national d’histoire naturelle à Paris.

En parallèle, elle enseigne et voyage beaucoup, ce qui ne manque pas d’alimenter son esprit aiguisé, notamment vis à vis de la condition des femmes de son siècle.

// L’émancipation féminine comme crédo

En 1859, elle participe à un concours lancé par l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et remporte le premier prix. C’est aussi l’occasion pour elle de rencontrer François Barthélemy Arlès-Dufour (1797-1872), industriel humaniste influent qui milite en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Un ami et un appui politique qu’elle saura mettre à profit par la suite.

Interdite d’études à La Sorbonne et à l’Université d’Aix, c’est Lyon qui l’accueille et lui permet d’obtenir son baccalauréat en 1861. Poursuivant ses études, elle sera aussi dix ans plus tard la première licenciée ès Lettres ! L’Impératrice Eugénie elle-même, femme de l’Empereur Napoléon III, se serait faite l’avocate de Julie-Victoire Daubié face à ses péripéties universitaires.

// Un exemple à suivre…

Dès 1863 la France compte deux nouvelles bachelières et 4 ans plus tard, Victor Duruy, Ministre de l’Instruction publique, instaure des cours d’études secondaires pour jeunes filles qui connaissent un succès immédiat.

Son livre La Femme pauvre au XIXème siècle publié en 1869 servira aussi la cause des femmes. Elle y relate ses expériences personnelles et les souvenirs des ouvrières de son enfance, véritable révolte sociale sous couvert d’une analyse économique, morale et politique.

En 1871 elle fonde l’Association pour l’émancipation progressive de la femme dont elle sera Présidente, aidée dans ses missions par Arlès-Dufour.

// Œuvre(s)

1869 : La Femme pauvre au XIXème siècle

// Elle a écrit

En France, l’initiative sociale nous manque beaucoup plus que la liberté, car j’ai pu être admise à l’examen du baccalauréat (…). J’ai rencontré partout, pour cette innovation, une bienveillance impartiale et des sympathies généreuses, dont je ne saurais trop remercier ma patrie et mon siècle.

// On a dit d’elle…

Aujourd’hui, par son exemple, elle ouvre une voie nouvelle aux femmes, plus nombreuses qu’on ne le pense, qui, comme elle, ont reçu en partage la force de la volonté et les dons de l’intelligence. Il en est plusieurs, nous en avons l’assurance, qui suivront avec succès cet exemple excellent (…).“ (Francisque Bouillier, doyen de la faculté de Lyon)

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