Angélique Kidjo sait d’où elle vient. Elle est née au Dahomey un 14 juillet, et elle a grandi, dans ce qui est devenu le Bénin indépendant 15 jours plus tard, un pays où aller à l’école quand on est une fille est un acte de résistance. Son père a refusé d’être polygame et élève ses 10 enfants dans la tolérance.
La maison familiale est une « zone de liberté » dans un pays où la journée commence par des chants Révolutionnaires à la radio. Angélique Kidjo est aujourd’hui considérée comme l’une des 100 femmes les influentes du monde par le Guardian, et elle ne « fait qu’une bouchée des hommes » selon Peter Gabriel. Cela ne l’empêche pas de porter en haut lieu la parole des femmes et surtout des femmes africaines. Elle fait danser les puissants, Desmond Tutu, Mandela ou Obama, et elle fait réfléchir des chefs d’Etat, comme Emmanuel Macron qu’elle a accompagné au G7 en 2019 ou lorsqu’elle a chanté devant Donald Trump pour célébrer le centenaire de l’Armistice en 2018.
Angélique Kidjo a côtoyé les Obama, Desmond Tutu, Aretha Franklin, Bono, Clooney, Lauren Bacall, Bill Gates ou Santana… Et pourtant son franc parler brise toujours les conventions guindées qui la convient. Que ce soit au Festival d’Avignon, au Carnegie Hall ou dans ses missions d’Ambassadrice de l’UNICEF.
Elle a connu les heures sombres de la Révolution au Bénin, la fuite, l’exil à Paris puis à New York, l’envol de la world music, les scènes gigantesques, les collaborations avec des Orchestres Symphoniques prestigieux, Philipp Glass ou Alicia Keys. Elle a reçu 3 Grammys, et donne un peu de son énergie légendaire pour ouvrir les portes du savoir aux jeunes filles en Afrique à travers sa fondation Batonga. Angélique Kidjo a aussi connu les grosses maisons de disques, puis l’indépendance et l’oubli avant de retrouver l’or des médailles (Grammy, Ambassadrice de l’Unicef, Prix Adami citoyen etc, …) sans jamais oublier ses racines béninoises et son enfance dans la terre rouge africaine. Souvent bousculée dans un monde d’homme, elle a su renaître et se réinventer, ici et ailleurs, sans egotrip ni aigreur.