Second volet de l’article sur la princesse de Navarre, la « petite sœur » d’Henri IV sacrifiée à la politique.
Un mariage est préparé en secret. Une cabale est fomentée à la cour de Pau par une ancienne maîtresse d’Henri, « la Belle Corisande », comtesse de Guiche, désireuse de compliquer la vie de son ancien amant. La duchesse de Rohan écrit et diffuse une sorte de pamphlet dénonçant l’égoïsme de Catherine et d’Henri. Henri est furieux et fait porter, depuis son quartier général, au premier président du parlement de Béarn instruction d’empêcher par tous les moyens l’union projetée.
On ne saura probablement jamais quelles furent les raisons du refus d’Henri. Par la suite, en effet, le comte de Soissons multiplia les marques de sa loyauté. On peut imaginer les sentiments de sa sœur qui, après une enfance heureuse auprès de sa mère, connut une abominable adolescence puis une jeunesse laborieuse. À l’aube de la maturité, l’amour lui est refusé. La décision brutale d’écarter Soissons empoisonnera pendant des années les relations entre le frère et la soeur.