Première structure normande à recevoir du ministère de la Culture le label de Centre de développement chorégraphique national, Chorège entend faire cette distinction un atout majeur pour démocratiser la création chorégraphique.
Créée en 1993 dans la ville de la Falaise (Calvados), l’association Chorège est devenue, en 2020, le premier Centre de développement chorégraphique national (CDCN) de la région Normandie. Délivré par le ministère de la Culture le 30 janvier dernier, ce label, qui récompense l’aboutissement d’un travail de longue haleine, donne à Chorège – entre autres choses – les moyens de renforcer son soutien à la création et d’élargir son champ d’action auprès des publics éloignés. Entretien avec Catherine Gamblin-Lefèvre, sa directrice.
Quelles sont les valeurs cardinales sur lesquelles s’appuie Chorège ?
L’accessibilité au plus grand nombre est la première d’entre elles. Tous nos projets artistiques – de la danse contemporaine au hip hop, en passant par les danses traditionnelles – sont inspirés par cette idée de participation du plus grand nombre. L’équipe de Chorège est en effet portée par une conviction : la danse, parce qu’elle enrichit le quotidien, doit être considérée comme un bien précieux, à partager et à transmettre. Depuis toujours, ce désir de transmission nous a tout naturellement amenés à nous investir dans des activités d’éducation artistique et culturelle en faveur de la danse à l’école avec les enseignants de la ville de Falaise.
Autre valeur cardinale sur laquelle s’appuie notre action : l’enracinement dans le territoire. C’est cette idée à laquelle nous sommes particulièrement attachés depuis la fondation de Chorège : utiliser les forces du territoire local. Ce qui se traduit par de nombreux partenariats avec les équipements culturels de la ville de Falaise tels que le musée André Lemaître, qui accueille régulièrement des ateliers artistiques autour de la danse, en lien avec d’autres disciplines artistiques – le cinéma, la photographie…- ou la salle de projection l’Entracte, qui propose une soirée film annuelle sur le thème de la danse. Nous travaillons également avec la Médiathèque du Pays de Falaise, qui s’investit depuis de nombreuses années dans le développement de la culture chorégraphique sur le territoire en proposant notamment des visites guidées d’expositions thématiques et des cafés-danse.
Cette idée d’ouverture innerve aussi le festival que vous avez créé…
Le festival « Danse de tous les sens », que nous avons lancé en 2001, cristallise cette volonté d’ouverture, de pédagogie et de renforcement du maillage territorial, puisqu’il réunit chaque année les habitants de la région autours de projets créatifs. L’essentiel de la programmation est constitué de pièces professionnelles, mais une journée est dédiée aux amateurs et aux scolaires, qui montrent à cette occasion ce qu’ils ont fait tout au long de l’année. La restitution de ces projets, totalement libre d’accès, dure dix minutes maximum, ce qui permet au public de découvrir la danse dans toute sa diversité, par petites touches.