Le soir du 3 avril 1817, une jeune femme, épuisée et désorientée, erre dans les rues du bourg d’Almondsbury, à dix miles de Bristol. Qui donc est cette belle étrangère ?
Très brune et séduisante, le type méditerranéen, l’inconnue est coiffée d’un large turban noir et drapée dans un châle à la mode asiatique.
Conduite chez le surveillant des pauvres, elle semble incapable de s’exprimer dans aucune langue connue. Par gestes, elle dit cependant se nommer « Caraboo ». Le magistrat du Gloucestershire, Samuel Worrall, perplexe, décide alors de la placer dans un hospice pour indigents.
Le mystère qui l’entoure attise la curiosité. Un certain Manuel Eynesso, marin d’origine malaise, affirme qu’elle parle quelque dialecte de Sumatra. Un autre visiteur soutient qu’elle viendrait de Tartarie, à l’est de la mer Caspienne. Un troisième enfin, qui prétend la comprendre, explique qu’elle n’est autre qu’une princesse de l’île de Javasu, enlevée par des pirates et arrivée en Angleterre au terme de mille et une tribulations.