24 novembre 2024
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HALIMI Gisèle

Avocate et féministe franco-tunisienne (1927-2020)

Seule avocate signataire en 1971 du Manifeste des 343 femmes, Gisèle Halimi a passé sa vie à lutter contre l’obscurantisme, le machisme et plus généralement contre la domination des forts sur les faibles.
Elle reste comme l’un des plus ferventes défenseuses de la cause des femmes.

// L’indépendance passe aussi par l’école

Née à une époque et dans une famille où être une fille était un fardeau dont la seule issue était de trouver un mari, Gisèle Halimi comprend très rapidement que le savoir peut être une arme redoutable. Face à la soumission de sa mère, elle en est sûre, elle ne sera jamais dépendante d’un homme. Et son indépendance, elle l’acquière au fil du temps par l’instruction !

Titulaire d’une bourse qui l’exempt de frais de scolarité, elle excelle jusqu’au bac qu’elle obtient à 17 ans. Après des études de droit à Paris, elle prête son serment d’avocate en 1949, elle n’a que 21 ans !

// Une avocate engagée

Très rapidement elle prend la défense des militants de l’indépendance algérienne et s’illustre comme un figure majeure du féminisme en France. Se déclarant ouvertement pour les moyens de contraception et l’avortement, elle fonde le mouvement Choisir la cause des femmes et participe à l’évolution des consciences préparant la loi Veil sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) de 1975.

Ses différentes prises de position et ses combats menés à la barre contribuent à la reconnaissance du viol en tant que crime et non plus de simple délit.

// Pour une politique de terrain

Dès 1965 elle fonde le Mouvement démocratique féminin afin de soutenir la candidature de François Mitterrand à la présidence de la République.

Députée entre 1981 et 1984, elle milite notamment pour les quotas par sexe aux élections et s’engage pour la défense des droits des homosexuels. Déçue par la politique qu’elle voit comme un “bastion de la misogynie“, elle se rapprochera tout de même de Jean-Pierre Chevènement aux élections européennes de 1994 après avoir oeuvré auprès de l’UNESCO et de l’ONU.

// Elle a dit…

« Mes parents ne l’avaient pas inventé, c’était une hiérarchie tout à fait commune et pratiquée par tous dans le même milieu que le nôtre : les filles servaient les garçons. (…) Servir mes frères que je trouvais complètement cancres alors que je m’éveillais à la vie, je trouvais cela très injuste. »

« À chaque étape de ma vie, il y avait un jalonnement de handicaps qui venait du fait que j’étais une fille »

C’est à partir de ma vie même, de mon vécu, que j’ai pris conscience de la discrimination qui frappait les femmes, de l’injustice intolérable, que je me suis révoltée et que, par la suite, en lisant goulûment, j’ai théorisé.

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