25 novembre 2024
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Madeleine Pelletier, la « féministe intégrale »

Première femme interne en médecine, Madeleine Pelletier est l’une des féministes les plus combatives et radicales du XXe siècle. Volontiers provocatrice et violente, elle choque la bonne société française et s’attirera toute sa vie de fortes inimitiés.

Interne en médecine, féministe radicale, franc-maçonne, militante de gauche, c’est peu dire que Madeleine Pelletier (1874-1939) fut en avance sur son temps.

Issue d’une famille pauvre, elle arrête l’école à 12 ans et fréquente dès l’adolescence les cercles anarchistes et socialistes. À 20 ans, elle décide de reprendre ses études et parvient à devenir médecin. En novembre 1902, l’inscription au concours des internats des asiles lui est refusée au motif que ce concours est réservé aux personnes jouissant de leurs droits politiques, et donc fermé aux femmes. 

Madeleine Pelletier met alors tout en œuvre pour que cette règle soit abolie. Soutenue par le quotidien féministe La Fronde, elle est finalement autorisée à passer le concours en 1903. Trois ans plus tard, elle devient la première femme médecin française diplômée en psychiatrie. Pendant quatre ans, elle est interne des asiles psychiatriques de la Seine, d’abord au centre hospitalier Sainte-Anne puis à l’asile de Villejuif. 

En parallèle, elle s’initie à la franc-maçonnerie en 1906 et devient membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) où elle se bat sans relâche pour faire avancer la cause des femmes. En 1907, elle publie La Femme en lutte pour ses droits, opuscule dans lequel elle réclame le droit de suffrage et l’éligibilité des femme. Elle y soutient également le célibat comme arme de libération ainsi que le droit à l’avortement. L’ouvrage, considéré comme hautement subversif, fait scandale et révulse les conservateurs.

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