Des marionnettes pour raconter des histoires de résistances féministes. La comédienne, metteuse en scène et marionnettiste Marta Cuscunà met son art au service d’une réflexion sur la place des femmes dans l’histoire.
Elle arrive seule sur scène, en robe de mariée, le sourire aux lèvres. Seule ? Pas tout à fait puisque l’artiste italienne Marta Cuscunà est accompagnée de ses marionnettes, à qui elle prête sa voix et ses mains. Ce n’est pourtant pas le théâtre d’objet qu’elle visait pendant sa formation à l’École européenne pour l’Art de l’Acteur, mais plutôt le music-hall. Mais sur les conseils du directeur de l’école et grâce à une bourse, elle a pu suivre les deux cursus en parallèle.
Au début de sa carrière, le choix des marionnettes était d’abord pour Marta Cuscunà dicté par des contraintes d’ordre économique. “L’idée était de monter un spectacle avec plusieurs personnages mais de n’avoir qu’une seule personne à payer !” explique l’artiste. La contrainte financière a même conditionnée la confection des marionnettes : “Je donnais à ceux qui les conçoivent une seule consigne : qu’elles puissent tenir dans le coffre de la voiture de mes parents, avec lequel je partais en tournée.
La révolte gronde au couvent
Les luttes des femmes dans l’histoire sont au cœur des spectacles de Marta Cuscunà. Dans “La simplicité trahie” (2012), la metteuse en scène retrace l’histoire des Clarisses d’Udine, une communauté religieuse italienne du XVe siècle, qui a développé un espace de contestation, de liberté de pensée, inédit pour les femmes de cette époque. Grâce à sept marionnettes représentant ces religieuses, Marta Cuscunà nous emporte dans une histoire a priori éloignée de notre réalité contemporaine mais “qui a quand même beaucoup d’analogies avec des situations dues au patriarcat que peuvent vivre les femmes aujourd’hui”, explique-t-elle.patriarcat que peuvent vivre les femmes aujourd’hui”, explique-t-elle.