6 mai 2024
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Marina Chafroff, la 1ere femme résistante exécutée par les nazis

Le 31 janvier 1942, les nazis exécutent une jeune femme de 33 ans à la prison de Cologne. Elle s’appelle Marina Chafroff, mère de deux jeunes enfants, d’origine russe et résistante bruxelloise. Quelques semaines auparavant, elle avait poignardé un officier allemand dans les rues de la capitale belge avant de se constituer prisonnière pour éviter l’exécution de 60 otages.

Une héroïne au cimétière d’Ixelles

La tombe de Marina Chafroff se trouve dans le reposoir des martyrs de la Seconde Guerre Mondiale du cimetière d’Ixelles. Les stèles sont disposées en cercle et Marina est la seule femme. La seule aussi dont la tombe est fleurie lors de notre visite en compagnie de la romancière et journaliste Myriam Leroy, qui a sorti de l’ombre cette héroïne oubliée.

C’est lors d’une promenade dans le cimetière, pendant le confinement, que Myriam Leroy tombe sur le nom de la résistante russe exilée en Belgique. La romancière est doublement intriguée : non seulement Marina est la seule femme à reposer là; mais encore, sous son nom se trouve ce mot terrible, glaçant : décapitée.

Myriam Leroy décide d’en savoir plus sur cette victime de la barbarie nazie. Elle mène l’enquête et s’aperçoit rapidement que l’histoire n’a guère conservé de traces de l’acte de résistance de Marina Chafroff. Il existe d’ailleurs deux versions des événements ayant conduit à son exécution. Myriam Leroy : « La version officielle raconte qu’un jour de décembre 1941, elle est sortie de chez elle avec un couteau de cuisine à la main, qu’elle a remonté la chaussée d’Ixelles (elle habitait au 225, ndlr) et qu’arrivée Porte de Namur, elle a plongé sur un officier allemand et l’a poignardé, qu’elle s’est enfuie en courant et qu’une semaine après, pour éviter que 60 otages soient fusilés, elle s’est rendue (…) »

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