Juste avant la Première Guerre mondiale, le magazine “Aiqap”, un périodique littéraire et politique, avait été le premier à donner la parole aux femmes, dénonçant les inégalités qui les frappaient dans la société kazakhe, marquée par les traditions patriarcales et le colonialisme russe. Le média en ligne “98.mag” retrace son histoire.
En 1911, dans une société kazakhe encore fortement ancrée dans les coutumes patriarcales, sous l’influence de l’Empire russe, dont faisait partie le Kazakhstan, était fondé le magazine Aiqap, considéré comme l’un des premiers magazines à avoir ouvertement abordé les droits des femmes dans le pays. “Ne considérez pas les filles comme inférieures aux garçons !” titre aujourd’hui le média kazakh 98.mag, qui se penche sur l’héritage d’Aiqap.
Sous la direction de l’écrivain et journaliste kazakh Mukhamedjan Seralin, Aiqap couvrait une multitude de sujets, allant des débats sur l’agronomie et les découvertes scientifiques aux questions éducatives, en passant par des réflexions sociétales et linguistiques. Mais, comme le souligne 98.mag, le magazine servait surtout de “tribune aux intellectuels kazakhs” pour débattre de la place des femmes dans la société.
Sur ses 88 numéros publiés en quatre ans, près de 2 sur 5 évoquaient les droits des femmes et leur accès à l’éducation. Pour aborder ces sujets, les journalistes employaient une grande variété des formats : articles, lettres, poèmes, feuilletons et même devinettes.