29 avril 2024
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Olympe de Gouges, une femme de lettres des Lumières adversaire résolue du système esclavagiste

Femme de lettres morte guillotinée le 3 novembre 1793 pour ses écrits politiques, ignorée de deux siècles de l’Histoire de la Révolution, Olympe de Gouges (1748-1793) est sortie de l’oubli assez récemment, plus particulièrement lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française en 1989.

Connue surtout comme une militante féministe, autrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), elle mérite d’être connue tout autant pour sa lutte contre l’esclave et ses idées d’avant-garde. Dramaturge prolifique, elle rédige la première pièce de théâtre français dénonçant le système esclavagiste alors à son apogée.

Femme politique audacieuse et féministe, elle prône de nombreuses réformes en avance sur son temps : la liberté d’expression, l’égalité de sexes, l’instauration du divorce, la défense des femmes qui ont des enfants hors mariage et la reconnaissance des enfants illégitimes, la libre recherche de paternité, la création d’un impôt sur les revenus des plus riches, la distribution des terres en friche à des paysans ou des coopératives, la création de maternités et de foyers solidaires pour les plus démuni-e-s, l’abolition de l’esclavage (actée en 1848) et de la peine de mort (votée en 1981), tout en se disant favorable au mariage des prêtres.

Pressentie pour entrer au Panthéon en 2013, elle est la première femme à avoir son buste à l’Assemblée nationale en 2016.

De Marie Gouze à Olympe de Gouges

Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, est née le 7 mai 1748 à Montauban, dans le Tarn-et- Garonne. Sa mère, Anne-Olympe Mouisset, est la fille d’un drapier aisé de la ville. Son père légal, Pierre Gouze, exerce le métier de boucher et marchant. Elle serait en réalité l’enfant naturel et non reconnue de Jean-Jacques Le Franc, marquis de Pompignant, président de la Cour d’Assises de Montauban et poète membre de l’Académie. Marie Gouze a passé toute sa jeunesse à Montauban où elle a appris à lire et développer une passion pour la littérature, particulièrement pour le théâtre. Mariée à 17 ans, le 24 octobre 1765, à un traiteur du nom de Louis-Yves Aubry, de beaucoup son aîné, elle donne naissance, en 1766, à un fils, Pierre Aubry, dont le père décède peu après des suites d’une maladie. La jeune veuve fait alors le projet de rejoindre une de ses deux sœurs à Paris.

En 1770, elle fait la connaissance de Jacques Biétrix de Rozières, riche toulousain dirigeant d’une importante compagnie de transport, venu dans la région pour surveiller les affaires de son père. Elle entame une relation avec lui, acceptant d’être sa compagne tout en refusant sa demande en mariage. Et ce, pour garder, sans doute, sa pleine liberté d’expression et de mouvement par rapport à ses projets littéraires, car un homme pouvait à l’époque empêcher son épouse d’écrire. Mais c’était faire fi, avec une indépendance d’esprit remarquable à cette époque, des rumeurs et commérages la concernant. Ça n’a pas manqué.

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