Halloween oblige, les sorcières réapparaissent, aux côtés d’autres figures d’épouvante convoquées pour l’occasion. Pourtant, contrairement aux citrouilles, zombies et autres poltergeists, elles n’ont jamais tout à fait quitté l’actualité ces dernières années – et surtout, elles se rapportent à une réalité historique.
Des personnalités contemporaines, comme la députée Sandrine Rousseau, ont par exemple signé des tribunes associant cette figure à leurs revendications. Présentées comme des femmes persécutées en raison de leur genre, dans la lignée des travaux de la philosophe Silvia Federici et de l’ouvrage de Mona Chollet, les sorcières irriguent le débat public.
En effet, la répression de la sorcellerie peut être vue comme une métaphore de la condition féminine à travers l’histoire, manifestation violente de l’hégémonie patriarcale.
Pour les historiennes et les historiens spécialistes, le constat est plus contrasté, sans minimiser l’impact des discours et des imaginaires misogynes à l’œuvre dans ces accusations, ni la réalité des dizaines de milliers de femmes persécutées et tuées pour crime de sorcellerie.