3 mai 2024
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Le CHU Brugmann fête ses cent ans : retour sur un siècle d’histoire bruxelloise

Le 18 juin 1923, l’Hôpital Brugmann était inauguré.

Nous sommes le 18 juin 1923 : ce jour-là, au terme d’une décennie de travaux, l’Hôpital Brugmann est inauguré en grande pompe. Des milliers d’invités accompagnent ainsi les souverains de l’époque, le Roi Albert Ier et la Reine Elisabeth, dans leur découverte de ce tout nouveau centre de soins. Le couple royal est alors aussi accompagné par Victor Horta : le célèbre architecte est en effet l’auteur du complexe. Et il choisit une forme atypique : l’hôpital pavillonnaire. “C’est ce qui prévalait à l’époque, essentiellement pour des raisons d’hygiène : pour éviter la contagion des patients d’un pavillon à l’autre“, relate le professeur Daniel Désir, médecin et ancien directeur général et directeur général médical du CHU Brugmann.

Si la décision de construire un nouvel hôpital germe à la mort du mécène Georges Brugmann (1829-1900), il faut attendre quelques années pour voir la construction démarrer sur ce site qui est, jusqu’alors, sur le territoire de Jette. Le chantier, d’abord bien plus pharaonique tel que pensé par Horta, est retardé par la Première Guerre Mondiale, puis par les conséquences du conflit. L’hôpital est finalement inauguré, dans une forme moins grande que prévue, en 1923. Médecins, infirmiers, pharmaciens et patients évoluent alors dans des locaux flambants neufs, mais à une époque où la médecine est encore tout à fait différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. Reste que, durant toute la gestation du projet, “les professeurs de la faculté de médecine étaient basés au Parc Léopold, et trouvaient que l’idée de mettre un hôpital à la campagne était peu productive. Car ici, à l’époque, c’était la campagne !“, explique Daniel Désir.

Quelques années plus tard, la Seconde Guerre Mondiale a, elle aussi, un impact lourd sur l’hôpital : Bruxelles est occupé, et les hôpitaux également. Comme nous l’expliquait l’infirmière Madeleine Capon, interrogée en 1998 à l’occasion des 75 ans de l’institution, “dès que les chefs-médecins allemands ont visité l’hôpital, ils étaient tout étonnés qu’on avait des malades mentaux, car chez eux ils disparaissaient“. À la Libération, l’hôpital reprend son fonctionnement normal, et se dirige vers une période faste.

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