Dans notre imaginaire collectif, les femmes préhistoriques se font tirer les cheveux par des hommes violents, et ne s’aventurent hors de la grotte que pour cueillir des baies. Des clichés brisés par des preuves archéologiques, analysées par la préhistorienne Marylène Patou-Mathis.
« Contrairement à ce qu’on pensait pendant très longtemps, les femmes préhistoriques faisaient plein d’activités. Elles participaient à la chasse, elles tuaient les animaux, elles travaillaient les peaux, taillaient les outils… Même pourquoi pas envisager que c’est elles qui ont peint les grands aurochs de Lascaux ? Parce qu’actuellement, rien ne prouve qu’elles ne pouvaient pas le faire. Il n’y a aucune preuve archéologique, bien au contraire. »
Marylène Patou-Mathis, préhistorienne au CNRS, est en colère, et publie cet automne L’homme préhistorique est aussi une femme (Allary éditions, octobre 2020).
La spécialiste de Neandertal y déconstruit notre imaginaire collectif selon lequel les femmes préhistoriques sont des cueilleuses soumises et passives qui attendent dans la grotte le retour du héros chasseur.