Au 19e siècle, ce tueur en série a terrorisé la ville de Londres. Les vies de ses victimes éclairent d’un jour nouveau notre fascination moderne pour les histoires de meurtre bien réelles.
Derrière la légende de Jack l’Éventreur se cachent les histoires bien réelles de celles qu’il a arrachées à la vie, comme Mary Ann Nichols, dite Polly, à laquelle rend hommage cette pierre commémorative installée dans le cimetière de Londres. Toutes vivaient en marge d’une société qui aura attendu leur mort pour leur accorder un soupçon d’attention.
Certains disent qu’il était chirurgien. Pour d’autres, il n’était qu’un fou, ou peut-être un boucher, un prince, un artiste ou un fantôme. Cet automne, cela fera 135 ans que le meurtrier connu sous le nom de Jack l’Éventreur a plongé la ville de Londres dans la terreur. Au cours du siècle qui a suivi, nous lui avons donné de multiples visages, telle une ombre mystérieuse sur laquelle projeter nos peurs et nos angoisses.
Pour cinq femmes en revanche, Jack l’Éventreur n’était pas un fantôme légendaire ou le personnage d’un roman policier, c’était l’homme qui a mis fin à leur vie de la plus horrible des manières. « Jack l’Éventreur était une personne bien réelle qui a véritablement tué, » souligne l’historienne Hallie Rubenhold, dont le livre The Five raconte la vie de ses victimes. « Ce n’était pas un mythe. »
Qui étaient ces femmes ? Voici leur nom : Maryn Ann Nichols, dite Polly, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddowes et Mary Jane Kelly. Outre le fait d’avoir un nom, elles avaient également des espoirs, des proches, des amis et pour certaines, des enfants. Leurs vies respectives, toutes différentes, nous racontent l’histoire de Londres, le Londres du 19e siècle, une ville qui les avait forcées à se retrancher dans ses bas-fonds et qui attendra leur mort pour leur accorder un peu d’attention.