Delphine Seyrig, légendaire actrice née le 10 avril 1932, s’est battue au péril de sa carrière pour les droits des femmes, a rendu fou amoureux Michael Lonsdale, et a marqué toute une génération.
Delphine Seyrig ne laissait personne indifférent. Sa beauté froide, sa voix au timbre si particulier et sa grâce indescriptible lui conféraient une allure de déesse grecque, intouchable et pourtant accessible. Elle a été l’une des premières grandes actrices à défendre la cause féministe, au péril de sa propre carrière. Elle a risqué la prison pour perpétuer le combat pour le droit à l’avortement et a clamé haut et fort ses revendications. Une icône qui a tant passionné, intrigué… et qui est morte tragiquement il y a 31 ans, le 15 octobre 1990. Sa courte vie aura été riche d’amour, de luttes et de fougue.
Son enfance, du Liban aux USA
Delphine Seyrig naît à Beyrouth le 10 avril 1932, d’un père, Henri Seyrig, archéologue et directeur du Service des Antiquités au Liban sous le mandat français, et d’une mère navigatrice. Elle passe une grande partie de son enfance au Liban. Élève bavarde et un brin dissipée, elle est bercée aux sons des musiques de Frank Sinatra ou Bing Crosby.
À 6 ans, elle est envoyée par ses parents dans une pension en Suisse, dans une ferme. Puis, à 10 ans, la petite fille débarque aux États-Unis, accompagnée de sa famille, pour la mutation de son père. Ils y séjournent trois ans. Delphine Seyrig devient bilingue et conserve un lien éternel avec le pays de l’Oncle Sam.
Ce sera la comédie… ou rien !
Adolescente, elle vit entre la France et le Liban, au gré des exigences professionnelles de ses parents. Déjà, l’artiste dans l’âme sait qu’elle est destinée à de grandes choses et s’ennuie sur les bancs de l’école. « Pourquoi fait-on des études à notre âge ? J’ai 17 ans, je ne suis fixée à rien, je sens en moi une grotte à explorer, infinie, inépuisable », a-t-elle écrit dans une lettre selon le documentaire Toute Une Vie, diffusé sur les ondes de France Culture.
Delphine Seyrig, déterminée à vivre de sa passion, annonce à son père qu’elle veut faire du théâtre, mais celui-ci, agacé, réduit d’abord ses espoirs à néants.
Elle décide alors de lui envoyer une longue lettre pour lui montrer, à l’écrit, à quel point elle souhaite faire du théâtre. C’est dans une autre missive que son père lui répond, ému : « Tu me demandes de parier sur toi comme sur un cheval qui n’a jamais couru… Eh bien, je parie sur toi, petit poney ».