Alexandra David-Néel aurait fêté ses 150 ans ce mercredi 24 octobre. L’occasion de redécouvrir ce personnage hors norme à travers la bande dessinée Une vie avec Alexandra David-Néel de Fred Campoy et Mathieu Blanchot.
Orientaliste, chanteuse d’opéra, féministe… L’aventurière Alexandra David-Néel, qui aurait eu 150 ans ce mercredi 24 octobre, avait plusieurs cordes à son arc. Mais elle est surtout connue pour un exploit. Cette exploratrice est la première Européenne a être entrée dans Lhassa, capitale du Tibet interdite aux étrangers. Déguisée en mendiante, elle a réussi à se fondre parmi les Tibétains. Dans la bande dessinée Une vie avec Alexandra David-Néel, Fred Campoy raconte cet événement exceptionnel mais aussi certains faits moins connus du grand public.
Alexandra David-Néel, cantatrice en Indochine
Plus jeune, Alexandra David-Néel est cantatrice, après avoir étudié le piano et le chant au Conservatoire royal de Bruxelles. Elle devient première chanteuse à l’Opéra d’Hanoï en Indochine durant deux saisons. Elle y interprète des rôles pour les œuvres de Verdi (La Traviata), de Bizet (Carmen) et de Massenet (Thaïs) avec qui elle entretient des rapports épistolaires.
Une conversion au bouddhisme à 21 ans
L’exploratrice découvre le bouddhisme au musée Guimet, dédié aux civilisations asiatiques, à Paris et se convertit à l’âge de 21 ans. En 1898, elle assiste à une cérémonie bouddhiste dans ce même musée en présence de l’homme d’État Georges Clemenceau. C’est lors d’un voyage en 1912, au Sikkim (nord de l’Inde), que l’aventurière complète ses connaissances en bouddhisme dans de nombreux monastères. Le prince et chef spirituel du Sikkim, Sidkéong Tulku, lui demande ainsi de l’aider à réformer le bouddhisme, qu’il trouve arriéré. Lors de ce périple, elle rencontre le treizième Dalaï-Lama, Thubten Gyatso, à Kalimpong (Inde). Une première pour une femme européenne.
Un parcours de plus de 2 000 kilomètres en quelques mois
Alexandra David-Néel a marché plus de 2 000 kilomètres d’octobre 1923 à février 1924 avec son fils adoptif Aphur Yongden. Elle était déguisée en pèlerine tibétaine, mendiant sa nourriture et se comportant comme les femmes les plus pauvres du pays. Une ruse pour pénétrer à Lhassa, capitale du Tibet interdite aux étrangers.
Aphur Yongden ou bouddha vivant, le fils adoptif d’Alexandra David-Néel
L’aventurière a rencontré le lama Aphur Yongden et l’a adopté en 1929. Le gouvernement chinois a reconnu ce Tibétain comme Hutuku, un bouddha vivant. Aphur Yongden serait la réincarnation d’un ancien chef appelé Tékongtog, connu pour être un bodhisattva (sage bouddhiste ayant franchi tous les degrés de la perfection sauf le dernier qui fera de lui un bouddha). Il était le héros de multiples légendes.
Un symbole du féminisme
Elle a écrit plusieurs articles dans le journal féministe La Fronde, fondé par la journaliste et actrice Marguerite Durand et participa à des réunions du Conseil national des femmes françaises. Alexandra David-Néel luttait pour l’émancipation économique des femmes, ce qui l’éloigna des féministes issues en majorité de la bourgeoisie. Son exploit de pénétrer en 1924 dans la ville tibétaine de Lhassa a fait d’elle un symbole de l’émancipation des femmes.