27 avril 2024
histoire medecine, sante, pharmacie, femme, feminisme, culture, agenda

Qui est la comtesse de Carlisle, l’ensorcelante espionne qui a inspiré Milady de Winter ?

Dans le nouveau volet des Trois Mousquetaires : Milady, elle tient le rôle central aux côtés de ses ennemis, les chevaliers Athos, Porthos, Aramis et D’Artagnan. Mais qui était vraiment cette criminelle sans foi ni loi, à la beauté aussi ravageuse qu’assassine ?

On la découvre sous les traits d’Eva Green, brune ténébreuse aux yeux d’émeraude, dans le nouveau volet des Trois Mousquetaires : Milady, sorti en salles le 13 décembre dernier. Milady de Winter, l’anti-héroïne de l’œuvre d’Alexandre Dumas, y tient cette fois le rôle principal aux côtés de ceux qui vont tenter de la combattre : Athos, Porthos, Aramis et D’Artagnan. Nonne défroquée, marquée au fer rouge, corrompue et stipendiée, elle incarne cette criminelle sans foi ni loi, perfide et séductrice, agissant dans l’ombre de ceux qui tirent les ficelles, ourdissant leurs meurtres contre des pièces d’or, sans jamais tressaillir ni rougir des bassesses de son esprit. Femme diabolique aux multiples identités, Anne de Breuil, surnommée Milady de Winter ou comtesse de la Fère, dite encore Lady Clarick ou Charlotte Backson, n’a pourtant pas été puisée dans l’imagination débordante de l’auteur français mais bien de la réalité.

En effet, Alexandre Dumas a écrit son œuvre initiale, Les Trois Mousquetaires, sur la base du livre non authentique – soit apocryphe – «Mémoires de Mr d’Artagnan», rédigé par un certain Gatien de Courtilz de Sandras au 18e siècle. L’histoire raconte les aventures de quatre protagonistes issus de la cour du roi d’Angleterre, Charles 1er. Dans cet ouvrage, il est déjà question d’une certaine «Miledi», rapporte le magazine Point de vue. Celle-ci est présentée comme la demoiselle de compagnie de la reine Henriette-Marie de France, nouant alors une idylle avec l’un des mousquetaires qu’elle finira par tenter d’assassiner. Si l’ouvrage de Courtilz de Sandras est fictif, l’auteur aurait dessiné ici les traits d’un modèle ayant bel et bien existé. Sa «Miledi» serait Lucy Hay, comtesse anglaise de Carlisle, née à la fin du 16e siècle.

D’une grande beauté

Seconde fille du duc de Northumberland et de lady Dorothy Devereux, Lucy Percy – de son vrai nom – est née en 1599. En novembre 1617, alors qu’elle vient d’avoir 18 ans, la jeune effrontée brave l’autorité familiale, désobéissant à son père pour partir convoler avec celui qu’elle épousera, James Hay, futur comte de Carlisle. Sur l’un des rares portraits d’elle, peint par l’artiste Antoine van Dyck, on la découvre plusieurs années plus tard, à 38 ans, posant de trois quarts dans une longue robe, le buste parsemé de diamants. Réputée pour sa beauté, Lucy Hay, ses cheveux bruns bouclés et son nez joliment retroussé, aime user de son charme auprès des hommes.

// En savoir plus