27 avril 2024
histoire medecine, sante, pharmacie, femme, feminisme, culture, agenda

Asticots, sangsues, bile bovine ou “le grand retour” de remèdes du Moyen Âge

Confrontés à une résistance aux antibiotiques croissante, des scientifiques remontent le temps à la recherche de solutions de rechange, raconte “The Observer”. Dans les hôpitaux outre-Manche, certains traitement médiévaux côtoient ainsi les technologies les plus sophistiquées.

Dans les années 1990, Ronald Sherman a sillonné le sud de la Californie pendant plusieurs longs mois pour attraper des mouches. Ce médecin, dans le cadre d’une bourse de recherche sur les maladies infectieuses, voulait trouver des façons innovantes – et aussi très anciennes – de nettoyer des plaies. Pendant ses études de médecine, il avait écrit un article sur l’histoire de l’asticothérapie, où il expliquait comment ces vers avaient permis de soigner des soldats pendant les guerres napoléoniennes, la guerre de Sécession aux États-Unis et la Première Guerre mondiale. Ronald Sherman voulait maintenant mettre à l’épreuve ces asticots dans un contexte contemporain. Le problème ? Personne n’élevait ou ne vendait l’espèce de mouche dont il avait besoin [Lucilia sericata], alors il est allé les attraper lui-même.

Une fois les spécimens collectés et “dès que tout le monde a cessé de rire”, Sherman s’est mis au travail. Après avoir traité ses premiers patients avec des asticots, il a été impressionné par les résultats, mais il a tout de même eu du mal à trouver un éditeur scientifique pour ses premiers articles. La lettre de refus d’une revue expliquait : “Publier ce manuscrit pourrait être interprété comme une marque de confiance à l’égard d’un traitement ancestral.” Aujourd’hui, précise le chercheur, “cette même revue publie sans doute deux ou trois articles par an sur l’asticothérapie !”

// En savoir plus