À Noël, les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus. Une naissance particulière dans la paille entre le bœuf et l’âne, bien loin des accouchements que l’on connaît aujourd’hui. Comment ont-ils évolué avec les siècles, au gré des croyances, des rites et des progrès de la médecine ? Marie-France Morel, historienne, présidente de la Société d’histoire de la naissance, a répondu aux questions de Véronique Alzieu.
Il faut remonter à l’Antiquité pour retrouver les premiers témoignages d’accouchement gravés dans la roche ou sculptés. On y découvrait alors que les femmes accouchaient « assises sur un siège d’accouchement avec une compagne derrière elle, comme un fauteuil humain ». Cette position physiologique fut longtemps utilisée. Le Corpus hippocratique, un recueil de livres de médecine attribué à Hippocrate, donne lui aussi quelques détails sur cet événement mystérieux qu’est la naissance. À l’époque, il se disait qu’un fœtus est plus vigoureux s’il naissait à sept mois plutôt qu’à huit… Une croyance qui « s’appuie sur la magie des chiffres », explique Marie-France Morel. Dans la Bible, le chiffre sept est en effet la perfection. « C’est tout un symbole », commente-t-elle.