29 avril 2024
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Quel est ce tableau retrouvé qui traite du premier cas de harcèlement sexuel de l’Histoire ?

En représentant cet épisode biblique, Artemisia Gentileschi dresse un lien avec sa propre histoire difficile.

Depuis un siècle, le tableau traînait dans une réserve du Hampton Court Palace, ancienne demeure du roi Henry VIII, jusqu’à ce qu’il en soit sorti en 2018 et qu’une équipe se mette à le restaurer et à questionner son attribution, jusque-là imputée à L’École française.

Après cinq ans de travail, les spécialistes l’affirment désormais avec certitude : la toile représentant Suzanne et les vieillards est l’œuvre de la peintre Artemisia Gentileschi. L’annonce est d’importance, et ce pas seulement parce qu’Artemisia Gentileschi est une des rares peintres femmes du XVIe siècle à avoir pu exercer et atteindre la postérité. Le thème du tableau a fréquemment été convoqué dans l’histoire de l’art mais il se teinte d’une dimension particulière à la lumière des expériences vécues par son autrice.

La parabole a été convoquée de bien nombreuses fois à travers l’histoire de l’art. La peintre Suzanne Valadon a même tiré son pseudonyme de l’épisode puisque, comme le personnage biblique, elle s’affranchit des hommes âgés (pour qui elle posait au début de sa vie) et des artistes tels que Rubens, le Tintoret ou Van Dyck s’en sont inspirés pour leurs œuvres. Il est intéressant de noter que selon les représentations, les points de vue divergent : Suzanne est tantôt séductrice tantôt victime. Elle semble parfois lancer des œillades au public, comme chez Francesco Hayez ; tandis qu’elle est parfois montrée violentée, maltraitée et apeurée – chez Gerrit van Honthorst, Alessandro Allori ou Artemisia Gentileschi.

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