28 avril 2024
Culture 276, culture276, France Culture

Soixante ans après Malraux, vers la privatisation de la culture

Pour son 60ème anniversaire, le ministère de la Culture est sous le feu de critiques virulentes qui lui reprochent son tournant libéral. Syndicat du spectacle, artistes, chercheurs dénoncent la mise à mort d’un ministère public de la culture au profit des industries culturelles et du mécénat privé.

Il y a dix ans, l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon avait posé la question de l’existence de son ministère. Question posée avec encore plus de force aujourd’hui par les syndicats du secteur, des artistes, des militants et des chercheurs qui fustigent un ministère privé de moyens publics, des institutions culturelles vendues aux entreprises et aux fortunes privées et des « expériences culturelles » devenues « produits culturels ».

La culture doit être rentable

Ce glissement vers la productivité de la culture n’est pas nouveau. Catherine Tasca, la première, a fait rentrer les industries culturelles dans le giron du ministère de la culture. Nicolas Sarkozy ensuite avait exigé que le principe de la RGPP s’applique en premier à la culture (le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux).

Ce glissement vers la productivité de la culture n’est pas nouveau. Catherine Tasca, la première, a fait rentrer les industries culturelles dans le giron du ministère de la culture. Nicolas Sarkozy ensuite avait exigé que le principe de la RGPP s’applique en premier à la culture (le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux).

C’est ce qu’il expliquait notamment dans son ouvrage La Culture : un besoin d’Etat. Le ministère de la Culture a été créé pour faire survivre la culture cultivée et la culture populaire dans un environnement économique qui ne lui était pas favorable. Il ne devait pas s’occuper de culture de masse (qui est la culture de la satisfaction immédiate et de la consommation) mais de la culture cultivée c’est-à-dire celle qui fait appel au symbolique et qui est l’instrument du collectif.

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