par Thomas Legrand démarre cette seconde émission à partir de 1949, date clé du féminisme d’après-guerre, année de la parution du « Deuxième sexe », le livre de Simone de Beauvoir, qui va aboutir 20 ans plus tard (en 1970) à la formation du MLF, puis à une nouvelle phase du féminisme.
Le féminisme est une lutte âpre contre des pouvoirs établis, mais surtout contre des normes sociales et culturelles qui ont installé, depuis des siècles, peut-être des millénaires, le déséquilibre des sexes. Toute la société, pas seulement politique et économique, mais l’ensemble des rapports humains, familiaux sont basés sur ce déséquilibre. S’en extirper, c’est changer individuellement et collectivement. Voilà pourquoi c’est plus long, plus douloureux. Et ce que l’on appelle le nouveau féminisme insiste sur la nécessaire révolution des comportements de chacun autant que sur les nouveaux droits formels à conquérir. Les violences faites aux femmes, la question de la correspondance ou non entre le genre et le sexe sont des sujets qui ont toujours été là, mais que l’on verbalise enfin.
Dans un monde menacé par la crise écologique, fruit de nos modes de vie, de production et de consommation, le féminisme du XXIe siècle prétend même s’inscrire dans le grand bouleversement, la grande bascule qu’il faudra bien assumer, pas simplement pour rétablir l’équilibre femmes-hommes, mais pour sauver l’humanité. Se plonger dans ce que recouvre la notion de féminisme aujourd’hui est tout simplement vertigineux et potentiellement enthousiasmant.
