5 mai 2024
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La contraception : une « histoire de meufs »

Si la contraception est une affaire de femmes depuis les années 1960, c’est dans les années 1990 que les instances internationales ont commencé à s’intéresser au partage de la charge contraceptive.

Après la conférence internationale des Nations-Unies sur la population et le développement (Le Caire, 1994) et la 4e conférence mondiale des femmes (Beijing, 1995), une idée émerge, celle de partager la responsabilité du contrôle des naissances avec les hommes. En affirmant l’égalité des sexes dans toutes les sphères de la vie – sociale, familiale, sexuelle et reproductive –, on propose aux hommes de devenir personnellement et socialement responsables de leurs comportements sexuels et de leur fertilité.

Même si la Belgique a la meilleure couverture contraceptive d’Europe, celle-ci reste certainement à améliorer ; on dénombre toujours 20.000 IVG par an et l’on sait que 45% d’entre elles ont lieu à la suite d’un échec contraceptif causé par une mauvaise utilisation ou par l’inefficacité de la méthode contraceptive. S’il est à déplorer que la charge contraceptive repose essentiellement sur les femmes, il reste que ce sont elles qui subissent les conséquences d’un échec contraceptif. Aussi, le choix d’une contraception masculine devrait toujours aller de pair avec la responsabilisation des hommes, ce qui passe entre autres par la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle (EVRAS) dans le cadre scolaire et les autres milieux de vie, mais aussi par le renforcement de l’accès aux méthodes contraceptives féminines.

Cependant, la contraception masculine reste aujourd’hui limitée à des techniques ou méthodes peu efficaces comme le retrait ou le préservatif – dont l’utilisation est souvent décrite comme contraignante mais qui reste la seule contraception qui protège contre les IST et le VIH – et la vasectomie, efficace mais difficilement réversible. Pourtant, bien que de nombreuses pistes de contraception hormonales et non hormonales aient été explorées, démontrant leur efficacité et acceptabilité, la contraception masculine reste le parent pauvre de la contraception.

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