27 avril 2024
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Les cellules volées d’Henrietta Lacks ont changé le monde à son insu

Des cellules « immortelles » collectées et cultivées sans le consentement de cette Américaine victime d’un grave cancer ont permis de grandes avancées en médecine et généré des milliards de dollars de bénéfices. Sa famille vient d’obtenir gain de cause face à un laboratoire qui en faisait le commerce, après des décennies de combat pour la reconnaissance.

Une entreprise de biotechnologies américaine vient de trouver un accord à l’amiable avec la famille d’Henrietta Lacks, une femme d’origine afro-américaine dont les cellules ont été utilisées sans son consentement dans des recherches scientifiques. Une bonne occasion de revenir sur cette histoire qui a commencé avec des pratiques éthiquement douteuses, et s’est terminée avec d’énormes progrès dans le domaine de la médecine.

Tout a commencé en 1951, peu après la naissance de son cinquième enfant. Lacks s’est alors plainte de douleurs et de saignements vaginaux inquiétants, mais aucune anomalie physique n’a été détectée lors de la visite de contrôle. Suspectant un cas de syphilis, son médecin a procédé à un test qui est finalement revenu négatif. Perplexe, il a adressé sa patiente à l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore — le seul grand établissement local qui accueillait les Afro-Américains à l’époque.

Le gynécologue en fonction ce jour-là a rapidement identifié la source de ses maux ; Slacks souffrait d’une grande tumeur maligne au niveau du col de l’utérus, dont l’absence peu après l’accouchement suggère qu’elle a grossi à une vitesse alarmante. Une terrible nouvelle ; aujourd’hui, à une époque où l’oncologie a fait des pas de géants, seuls 15 % des patientes atteintes d’une forme aussi avancée survivent plus de 5 ans après le diagnostic. Et à l’époque, le pronostic était encore largement moins optimiste.

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