29 avril 2024
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Rose Valland, l’art de la Résistance

Sous l’Occupation allemande, Rose Valland s’est improvisée espionne au musée du Jeu de Paume pour s’opposer au pillage des œuvres d’art par les Nazis. Virginie Girod vous emmène au cœur de l’histoire des musées durant la guerre, sur les traces de cette femme discrète, symbole de la Resistance.  

Passionnée d’art, Rose Valland intègre les Beaux-Arts de Lyon, puis de Paris, après des études d’institutrice. En 1932, elle trouve un poste d’assistante bénévole au musée du Jeu de Paume, alors consacré à l’art contemporain. Le musée rend compte de l’effervescence créatrice qui traverse l’Europe à la suite de la Première Guerre mondiale. Cet art moderne est considéré comme “dégénéré” par les Nazis et doit donc selon eux être éradiqué. 

En 1938, le directeur du Jeu de Paume est mobilisé alors qu’Hitler menace d’envahir les Sudètes, et c’est Rose Valland qui est choisie pour lui succéder. Alors que la guerre se rapproche, la tâche ne sera pas aisée. On évacue des musées français les pièces les plus précieuses, pour les mettre à l’abri des bombardements. 283 œuvres du Jeu de Paume sont ainsi transférés vers Chambord et Valençay dans la vallée de la Loire. 

Les Allemands victorieux entrent dans Paris le 14 juin 1940 et remplissent rapidement les musées vidés par des œuvres spoliées à des Juifs, des communistes ou des francs-maçons parisiens. Quand le Louvre ne suffit plus, les Allemands se tournent vers le Jeu de Paume pour entreposer leur rapine. À partir de mars 1941, Rose Valland est l’unique témoin français dans le musée, devenu centre de transit avant que les œuvres ne rejoignent les collections de musées allemands ou de dignitaires nazis. Au risque d’être déportée, elle dresse des fiches, recueille des informations sur la destination des convois, dans l’espoir de retrouver la trace des œuvres une fois la guerre terminée.

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