25 novembre 2024
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Céline Berthon, première femme à diriger la DGSI

Pour la première fois de son histoire, le service antiterroriste et de contre-espionnage va être dirigé par une femme. Son prédécesseur, Nicolas Lerner, prend la tête de la DGSE.

Pour la première fois, une femme va prendre la tête de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Céline Berthon, 47 ans, a été nommé ce mercredi en conseil des ministres, pour diriger le principal service antiterroriste et de contre-espionnage. Elle s’apprête à remplacer Nicolas Lerner, 45 ans, en partance pour la direction générale de la sécurité extérieur (DGSE). Un jeu de chaise musicale inédit dans le monde du renseignement.

En annonçant cette nomination sur le réseau social X, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a salué une « policière à la carrière remarquable » qui « aura à diriger une des administrations les plus sensibles de notre pays », à sept mois de Jeux olympiques à haut risque. Céline Berthon, 47 ans, a fait toute sa carrière dans la police, dont elle était la numéro deux. Là aussi, elle était la première femme nommée au poste d’adjointe du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. Beaucoup la voyaient d’ailleurs lui succéder.

Juste avant, elle avait été nommée en 2021 à la tête de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP aujourd’hui DNSP), toujours la première femme à cette fonction, qui plus est, la plus jeune personne à occuper ce poste. Elle dirigeait alors 65 000 policiers.

Fille d’un officier du renseignement

Son CV presque parfait est le résumé d’une ascension fulgurante. Fille d’un officier de la police dans le renseignement, elle a grandi en Seine-Saint-Denis, avant d’être diplômée de l’École nationale supérieure de la police (ENSP) en 2000. Elle a débuté comme cheffe de circonscription de sécurité publique à Houilles (Yvelines) avant de rejoindre l’état-major de la DCSP en 2005, puis la sous-direction de l’information générale, les ex-renseignements territoriaux.

Céline Berthon a également fait un détour par le syndicalisme, d’abord comme adjointe puis secrétaire générale du puissant Syndicat des commissaires, de 2014 à 2018. Elle a ensuite rejoint la DGSI, à un poste d’adjointe de la sous-direction de la lutte contre le terrorisme, où elle a travaillé sous la direction de Laurent Nuñez, aujourd’hui préfet de Paris, puis de Nicolas Lerner, qu’elle s’apprête donc à remplacer. Celui-ci va succéder à Bernard Emié à la tête de la DGSE, dont la position semblait fragilisée en raison des manques d’anticipation du service extérieur sur la guerre en Ukraine et les multiples coups d’État au Sahel. Le bilan de Nicolas Lerner à la tête de la DGSI est salué par tous, malgré quelques bémols, dont la survenue cet automne de deux attentats djihadistes, l’un à Arras, l’autre à Paris, commis par des individus fichés pour leur radicalisme et suivis par les services.

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