Clébards et sales chiennes : la place des femmes dans la cause animale

LSD s’intéresse à la sur-représentation des femmes dans la cause animale. Saviez-vous que les premières dans l’histoire à prendre la défense des chiens étaient des féministes ?

Ce n’est pas un secret, les refuges sont tenus à bout de bras par des femmes. La cause animale est l’engagement politique qui attire le plus de femmes, après le féminisme bien entendu. On estime qu’elles représentent 68 à 80% des militantes et qu’elles sont trois fois plus nombreuses lors des manifestations pro-animales. À l’inverse, la mise à mort de l’animal est une activité très majoritairement masculine. 98% des chasseurs sont des hommes, 67% des végétariens sont en réalité des végétariennes. Certains opposants y voient une sensiblerie ridicule, une fantaisie qui amuserait les « dames à chien-chien ». Voire un trouble psychiatrique puisque jusqu’en 1893 l’affection exagérée pour les animaux sera répertoriée comme une maladie mentale. Une façon encore de décrédibiliser tant le féminisme que la cause animale au nom de la hiérarchie des luttes.

Le sociologue Jérôme Michalon rappelle : “Ce n’est pas propre à la cause animale. On peut penser effectivement que tout ce qui est du travail de ‘care’ au quotidien, par exemple dans des refuges, nourrir des animaux, porter des sacs de croquettes, leur brosser les dents, ramasser les déjections, sont des tâches qui à priori sont souvent dévolues aux femmes dans le reste de la société. Et il n’y a aucune raison que la cause animale, là aussi, fasse exception. Et vous avez sans doute, dans certains groupes aussi militants, la valorisation de normes de genre plutôt masculines qui mettent en avant des actions et des actions directes, effectivement, où là peut-être, il y aura plus d’hommes”.

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