Une découverte archéologique exceptionnelle vient de révéler l’existence de porte-bébés d’un luxe inouï, datant de plus de 4000 ans. En Allemagne, trois tombes de femmes de l’âge du cuivre ont livré les vestiges de pochettes décoratives qui témoignent d’un raffinement et d’un statut social remarquables. Ces objets uniques, ornés de centaines de dents d’animaux savamment arrangées, bouleversent notre compréhension des pratiques parentales et des hiérarchies sociales de nos ancêtres.
Un artisanat d’exception révélé par l’archéologie
Les fouilles menées près du village de Krauschwitz, en Saxe-Anhalt, ont permis de mettre au jour des traces fascinantes de ce qui constitue probablement l’un des premiers exemples connus de maroquinerie de luxe. Bien que les matières organiques aient disparu depuis longtemps, la disposition méthodique de près de 350 dents percées dans chaque tombe raconte une histoire d’artisanat sophistiqué.
Ces dents, principalement des canines et incisives de chiens de taille moyenne, étaient arrangées selon un motif géométrique évoquant les tuiles d’un toit. Les artisans de l’époque avaient développé une technique de perçage précise permettant de coudre ces ornements sur un support en cuir ou en tissu, créant ainsi un effet visuel saisissant.
Des élevages spécialisés au service du prestige
L’analyse des restes dentaires révèle une réalité surprenante : ces chiens étaient élevés spécifiquement pour la production de ces ornements. Les animaux, comparables aux petits Münsterlanders actuels, étaient abattus jeunes pour préserver la qualité et l’uniformité de leurs dents.
Cette pratique témoigne d’une organisation sociale complexe, où certaines familles disposaient des ressources nécessaires pour maintenir des élevages dédiés à la production d’objets de prestige. L’investissement en temps et en ressources était considérable, ce qui explique la rareté de ces découvertes dans les sépultures de la culture de la céramique cordée.






