Femmes de pouvoir, sortir des stéréotypes

De l’avis unanime, la reine Élizabeth II, dont l’Angleterre vient de célébrer les funérailles en grande pompe, laissera une marque indélébile dans l’Histoire. Les femmes ont-elles une façon spécifique de régner ? Est-il plus facile ou plus difficile pour une femme d’asseoir son pouvoir ? Comment dépasser les stéréotypes ? Un livre vient justement écorner le mythe d’une supposée prédisposition des hommes dans les affaires publiques. « Femmes d’État – L’art du pouvoir, de Cléopâtre à Elizabeth II » (éd. Perrin / Le Figaro), sous la direction d’Anne Fulda.

Hommes et femmes au pouvoir : sortir des stéréotypes

Selon Anne Fulda, « les femmes n’ont pas vraiment désiré ni fantasmé le pouvoir »« Elles ne connaissent pas de jouissance narcissique ni de dérive courtisane ni d’esprit de conquête », écrit-elle dans l’introduction à « Femmes d’État – L’art du pouvoir, de Cléopâtre à Elizabeth II » (éd. Perrin / Le Figaro). « Les femmes ont longtemps été reléguées à une dimension non pas d’actrice mais de témoin passif et bienveillant », admet Vincent Hugeux, qui a participé à la rédaction de l’ouvrage. Et bien des femmes sont devenues des chefs d’État sans l’avoir voulu.

Mais dire que les femmes ne recherchent pas le pouvoir, cela ne relève-t-il pas d’une forme « d’essentialisme » ? C’est en tout cas l’avis de Vincent Hugeux. « Certes, la longue des tyrans qu’a porté cette pauvre planète depuis la création du monde est essentiellement masculine… mais l’hubris, l’ego ne sont pas l’apanage de la masculinité. » Le livre auquel il a contribué s’intéresse aux destins de Catherine de Médicis, Aliénor d’Aquitaine, Isabelle la Catholique, Christine de Suède, Sissi, Victoria, Margaret Thatcher, Indira Gandhi ou encore Ellen Johnson Sirleaf. Vincent Hugeux rappelle que certaines de ces femmes « ont fait preuve d’une cruauté abyssale », quitte à entrer en désaccord avec le propos d’Anne Fulda. 

Comme le souligne Robert Solé, ancien journaliste au Monde et désormais chroniqueur pour Le 1et co-auteur de l’ouvrage dirigé par Anne Fulda, « se retrouvant au pouvoir, une Marie-Thérèse d’Autriche se comporte exactement comme un homme violent ! » De même, avec l’exemple d’une Cléopâtre qui a « fait assassiner ses frères l’un après l’autre », on comprend qu’il n’y a pas une essence féminine ou masculine du pouvoir.

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