Au début du XVIIIe siècle, l’épouse de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Turquie y découvre un remède contre la variole. Une histoire tirée du livre du Dr Raphaël Camus.
La variole est la première maladie contre laquelle un vaccin a été développé. La petite vérole a longtemps été considérée comme une maladie sociale, dans le sens où elle faisait partie du quotidien : à chaque génération, des enfants en mouraient, et les gens adoptaient un certain fatalisme à cet égard. C’était une cause courante de mortalité, et on apprenait à vivre avec.
Depuis plusieurs siècles, en Chine, était déjà pratiquée une technique appelée « variolisation », ancêtre de la vaccination. Le procédé consistait à prélever des croûtes sur un varioleux en voie de guérison, à pulvériser ces croûtes, puis à les faire inhaler aux personnes que l’on voulait immuniser contre la maladie. Une pratique hasardeuse, mais qui devait avoir fait ses preuves puisqu’elle fut poursuivie et qu’elle s’est propagée le long de la Route de la soie jusqu’au Moyen-Orient.
Lady Montagu et la méthode de Constantinople
C’est à une aristocrate anglaise, Lady Mary Wortley Montagu, également femme de lettres et épistolière, que l’on doit l’introduction de cette méthode en Europe. Épouse de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Turquie, Lady Montagu séjourne avec sa famille de 1716 à 1718 dans l’Empire ottoman. Alors qu’elle fréquente les bains de Constantinople, elle remarque avec intérêt que les femmes turques s’infligent de petites plaies sur lesquelles elles appliquent du coton imbibé de pus variolique prélevé sur des malades dans le but de se protéger les unes les autres.






