Où sont les femmes ? Dans ses deux derniers ouvrages, Titiou Lecoq revient sur les grandes absentes des livres d’histoire. Quelles sont les raisons de ces oublis ? Le patriarcat est-il (seul) responsable de cet effacement ?
Avez-vous appris à l’école qu’à l’époque de la préhistoire, les hommes chassaient pendant que les femmes attendaient dans la caverne ? C’est très possible, car les femmes ont longtemps été effacées de l’histoire ! Et pourtant, de tout temps, les femmes ont eu leur place dans l’histoire : elles ont agi, milité, combattu, écrit … Dans son ouvrage Les grandes oubliées, Titiou Lecoq analyse les mécanismes de cette vision incomplète de l’histoire.
Comment ce processus d’effacement fonctionne, et pourquoi ? Est-ce que les hommes, ou du moins la domination masculine, en est responsable ? Comment les hommes se sont approprié des choses qu’on doit aux femmes ? Comment, et surtout pourquoi, ont-elles été longtemps purement et simplement effacées de l’histoire ?
L’invitée est Titiou Lecoq, journaliste, essayiste, romancière et elle a notamment écrit en 2021 Les grandes oubliées, pourquoi l’histoire a effacé les femmes, aux éditions L’Iconoclase. Et l’an dernier, Les femmes aussi ont fait l’histoire, aux éditions Les Arènes.
« Mentrification » : qui a inventé et popularisé ce terme ?
Cyril Lacarrière explique que comme souvent avec des notions actuelles, ce terme « mentrification », on le doit à une internaute. Puis il a été repris le 28 mai 2019 par Van Badham, une Australienne, qui écrit pour le théâtre, parfois dans les colonnes du quotidien anglais The Guardian, et se revendique féministe. Et elle a publié un livre, QAnon et autres, une histoire courte et choquante des cultes conspirationnistes sur Internet, en mars 2022.
En 2019, Van Badham publie donc un papier dans le Guardian intitulé « Mentrification, comment les hommes se sont approprié les ordinateurs, la bière et les Beatles ». Tout au long de l’histoire, les femmes ont été exclues des moments culturels qu’elles ont contribué à façonner et maintenant, nous avons un nouveau mot pour cela, « mentrification ». Van Badham dit même « que le rôle des femmes dans l’histoire a été dissimulé derrière des phallus ».
