Harriet Tubman incarne une résistance ancrée dans l’action concrète, entre fuite, sauvetages organisés et opérations militaires. Figure trop longtemps marginalisée, elle révèle l’ampleur de l’engagement des femmes noires dans les luttes collectives du XIXe siècle, à la croisée de l’abolition, du féminisme et de la justice sociale.
Aujourd’hui largement célébrée, Harriet Tubman fut longtemps ignorée par les récits officiels de l’histoire américaine. Figure majeure de l’abolition de l’esclavage, elle n’a pourtant jamais bénéficié des honneurs accordés à ses contemporains masculins. Née esclave, elle devient l’un des visages les plus engagés de la lutte pour la liberté au XIXe siècle, opérant dans l’ombre un travail clandestin d’une efficacité redoutable. Sa trajectoire, entre résistance, foi, stratégie militaire et engagement social, révèle un pan décisif des luttes afro-américaines et féminines.
Si son nom est parfois connu, les multiples rôles qu’elle a occupés – espionne, infirmière, militante, cheffe d’opérations – restent méconnus. Interroger son parcours, c’est remettre en lumière le rôle décisif des femmes noires dans l’histoire des droits civiques, à une époque où leur voix était systématiquement effacée. Harriet Tubman n’a pas seulement échappé à l’esclavage : elle l’a combattu, frontalement, pendant toute sa vie.






